Ce mémoire se questionne sur la perception qu'ont les femmes de leur état de santé au regard de la pénibilité de leur travail. Il prend l'exemple des femmes de ménage pour tenter de comprendre comment celles-ci font cas de leur souffrance physique et morale au travail. Des conversations informelles tenues avec des agents de nettoyage m'avaient en effet surpris en mettant en évidence que la reconnaissance de problèmes de santé multiples engendrés par la cadence, la répétitivité des gestes, et le poids de certains instruments de travail, n'induisait pas une inquiétude singulière concernant leur état de santé. J'ai donc entrepris de réaliser une recherche s'adossant sur la question suivante : Quelles représentations ces femmes ont d'elles – mêmes, et comment s'inscrivent-elles au sein d'influences tant externes, qu'internes ? Il ressort des quatre entretiens réalisés avec des femmes de ménage évoluant dans des contextes différents, que chacune d'elle avait recouru à un mécanisme de sublimation destiné à prendre du recul avec la pénibilité de leur travail. In fine, avec la mauvaise image que ce mécanisme cristallise, les femmes de ménage, sous certains aspects, présentent bien une vulnérabilité physique et morale qui impacte singulièrement leur rapport à la santé. Dépourvues d'un statut reconnu socialement, celles-ci évoluent dans une activité qui les dépossède d'une certaine façon d'elle-même.
Mots clés : femmes – femme de ménage – représentation sociale – santé au travail