Les associations de sécurité civile sont des organisations de la société civile qui se préparent et se forment en amont d'une crise ou d'une situation d'urgence, pour apporter leur aide au moment opportun. Le dispositif de gestion de crise français est accès autour de l'ORSEC, un outil de planification permettant une organisation cohérente des secours. Pour intégrer l'ORSEC, les associations doivent obtenir un agrément de sécurité civile, qui diffère en fonction des missions que souhaitent réaliser l'association.
Pour répondre à l'objectif de comprendre comment les associations sont intégrées au dispositif de crise de l'Etat, un état des lieux des associations de sécurité civile a été réalisé via des entretiens.
Le système d'intégration au dispositif de crise par les agréments est jugé satisfaisant mais perfectible par les associations et l'Etat qui savent en tirer parti. Cependant, certains agréments sont sous employés par les associations qui en disposent. Il s'agit en particulier de l'agrément A de par la remise en cause de la légitimité des associations par certains acteurs mais qui permet aux associations de recruter des bénévoles, et de l'agrément C de par le peu de bénévoles spontanés déjà recensés et, à ce jour, par l'échec des RCSC. L'agrément D met en évidence la tendance des grandes associations nationales à se comporter comme un acteur de marché qui, face à la concurrence, agissent en véritables entités économiques. Elles adoptent un discours anti-associations départementales et se protègent en légitimant leurs actions via l'agrément B, qui correspond à une délégation de service de l'Etat.
Les associations nationales utilisent les agréments de façon stratégique afin de légitimer leurs actions et de pérenniser leurs structures ; là où l'Etat, cherchant un bénéfice économique dans cette coopération, peine à trouver sa place et reste passif face aux dérives des associations.