La troisième édition des Rencontres du Master Ingénierie des risques (MIR) s'est tenue mardi 19 septembre 2017 avec comme thème cette année « Les risques de la gestion des risques ».
Les Rencontres ont débuté par un moment de convivialité partagé autour d'un buffet déjeunatoire, permettant aux étudiants actuels du Master de rencontrer d'anciens étudiants, et d'échanger avec des enseignants et des partenaires professionnels présents.
Elles se sont ensuite poursuivies par des conférences-débats visant à faire un état des lieux de l'évolution de la gestion des risques, en mettant l'accent sur les risques que peuvent constituer la professionnalisation et la procéduralisation de la gestion des risques telle qu'elle est pratiquée aujourd'hui par et dans les organisations. Cette thématique a été éclairée par deux intervenants qui ont une longue connaissance des problématiques de risques, et que nous remercions encore chaleureusement pour cet après-midi très enrichissant.
Le premier intervenant, Olivier Borraz, directeur de recherche CNRS, directeur du Centre de sociologie des organisations (Science-Po/CNRS), est l'auteur de plusieurs travaux dont l'ouvrage Les politiques du Risque (Presses de Sciences Po, 2008). Il a mené un ensemble de recherches sur les risques et les crises dans le domaine de la sécurité alimentaire et des controverses dans le domaine de la santé et l'environnement. Ses travaux récents qu'il a présenté portent sur le rôle de l'Etat en matière de préparation et de gestion des crises, notamment dans le domaine nucléaire ainsi que sur la diffusion des instruments du risque (HowSafe) dans plusieurs pays européens dans des divers domaines (santé au travail, inondations, politique pénale et éducation). Il a analysé de manière intéressante les différences qui marquent la gestion de crise et la gestion des risques, en soulignant également les spécificités nationales malgré l'internationalisation de ces deux domaines d'activité.
Le second intervenant, Fabrice Weissman, directeur d'études au Centre de réflexion sur l'action et les savoirs humanitaires de Médecins sans frontières (CRASH – MSF) est notamment l'auteur de l'ouvrage Secourir sans périr. La sécurité humanitaire à l'ère de la gestion des risques (Editions du CNRS, 2016). Il a travaillé plusieurs années en Afrique subsaharienne (Soudan, Erythrée, Ethiopie, Liberia, Sierra Leone, Guinée, etc), au Kosovo, au Sri Lanka et plus récemment en Syrie. Fabrice Weissman a retracé la montée en puissance des problématiques de risques dans le monde humanitaire. Son intervention a mis en lumière l'évolution de l'importance de la gestion des risques et les pratiques de sécurité pour les acteurs humanitaires sur la base de l'idée d'une montée des dangers sur les terrains d'intervention. Il a montré, sur la base d'une étude minutieuse, que cela ne correspond pas à une montée effective des dangers mais à une transformation des modalités de l'acceptation des risques, cette modalité devenant plus technique que politique.
La troisième partie des Rencontres du MIR ont été consacrées à la présentation des travaux des étudiants de 1ère année avec en particulier la présentation de projets réalisés dans le cadre d'un cours d'introduction à la créativité et à l'innovation en gestion des risques, dans un format inspiré de celui du projet « ma thèse en 180 secondes ». Les étudiants se sont succédés pour présenter leur solution à des problèmes de différentes natures. Le jury réunit pour sélectionner les trois meilleurs travaux a été particulièrement sensible aux projets innovants soucieux d'apporter des solutions aux problèmes collectifs en empruntant des chemins plus originaux, et parfois plus simples, que ceux mis en avant avec le seul recours aux nouvelles technologies de l'information.
Le 1er prix a été attribué à Nicolas Dubernat, dont le projet proposait de purifier l'air du métro parisien, trois fois plus vicié que l'air extérieur, en végétalisant les voutes du métro avec des plantes dépolluantes spécifiques telles que le palmier d'Areca, la Sansevière ou encore le Photos. Le 2ème prix est revenu à Kévin Durand pour son projet « Aequor one But » dont le but est de concevoir un bateau autonome à prix raisonnable, capable de nettoyer d'importantes zones en haute mer, sur les côtes et en eau douce, des particules fines de plastiques. Et le troisième prix a été attribué à Meryem Foughali pour son projet « AMAPY », un service offert par les collectivités territoriales qui s'engagent à favoriser le développement du lien social intergénérationnel par la mise en place d'une antenne de parrainage.
Enfin, les Rencontres se sont achevés par la présentation de la toute nouvelle association du MIR, Ad'MIR, a pour ambition de participer à la promotion du Master, notamment sur les réseaux sociaux, ainsi qu'à son rayonnement dans les réseaux universitaires, professionnels et institutionnels. Elle souhaite également permettre aux étudiants du MIR de renforcer leur réseaux professionnels à travers l'organisation et la tenue d'événements professionnels (conférences, débats, visites de sites…) et vise à renforcer la cohésion des deux promotions en offrant aux étudiants des moments de convivialité et de détente (soirée d'intégration, soirée cohésion…). Pour toute question relative à Ad'MIR, vous pouvez joindre le bureau de l'association à l'adresse suivante : admir.asso.descartes@gmail.com
Marianne Buffard