Le 24 Janvier 2016, l’ensemble des étudiants du Master a visité le centre de crise de l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) à Fontenay aux Roses.
Aujourd’hui, la production d’électricité en France est assurée à près de 80% par l’industrie nucléaire. Malgré une régulation et une réglementation de ce domaine très développées, la catastrophe de Fukushima en 2011 nous rappelle qu’un accident est toujours possible malgré les précautions prises. L’expertise est ainsi cruciale non seulement pour maîtriser les risques, mais aussi pour assurer la bonne gestion d’une éventuelle crise. En France, l’IRSN en tant qu’expert technique et appui de l’Autorité de Sûreté Nucléaire conduit des missions de recherche, d’inspection, de contrôle, d’expertise et de gestion des incidents radiologiques. Lors de cette visite, nous avons pu assister à une démonstration de l’utilisation du simulateur SOFIA (Simulateur d’Observation du Fonctionnement Incidentel et Accidentel) et visiter le Centre Technique de Crise qui sont deux outils particulièrement utiles à la gestion de crise.
Le simulateur SOFIA est une interface permettant de mieux comprendre les effets combinés des défaillances matérielles et des erreurs de manipulations sur le fonctionnement des réacteurs à eau pressurisée. Il est utilisé pour la formation des opérateurs du nucléaires, français ou internationaux, ainsi que pour la préparation des scénarios d’exercice de crise. Très technique, la présentation était intéressante, l’outil permettant par une modélisation de tous les systèmes de prendre en compte les comportements humains ayant un impact sur la gestion de crise et d’ajuster les procédures d’expertise et de recherche en fonction des vulnérabilités identifiées.
Ces moyens mobiles permettent de contrôler la contamination des personnes exposées et de réaliser des prélèvements pour mesurer la radioactivité sur l’environnement qui permettent d’affiner l’expertise réalisée au siège.
Nous avons également visité le Centre Technique de Crise. En cas d’incident nucléaire ou radiologique, il est le lieu stratégique de gestion de la crise et de transmission de recommandations aux autorités et décideurs en temps réel. Dès son activation, le CTC réunit des experts de l’Institut en urgence pour faire le bilan de la situation de crise et limiter les conséquences sur l’homme, sa santé et sur l’environnement. 400 personnes sont formées à être « équipier de crise » parmi lesquels 27 sont d’astreinte chaque semaine, soit comme expert, soit pour assurer le fonctionnement logistique du CTC (imprimantes, repas, moyens de communication etc.). L’IRSN doit être en mesure de donner une première expertise aux autorités moins de deux heures après le déclenchement de l’alerte. Les spécialistes le composant font des recommandations à l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), au Délégué à la Sûreté Nucléaire et à la Radioprotection pour les activités et installations intéressant la Défense (DSND) et au préfet qui prennent les décisions nécessaires et engagent des actions sur le terrain. Pour appuyer l’expertise du CTC, l’IRSN possède par ailleurs des cellules mobiles qu’il envoie sur le terrain dans le cadre du dispositif ORSEC (Organisation de la Réponse de Sécurité Civile), du PPI (Plan Particulier d’Intervention) du préfet et qui vont venir appuyer les actions des services de secours.
Cette visite a été très instructive car, elle nous a permis de mieux cerner le rôle de l’IRSN dans la gestion de crise et de voir qu’elle faisait appel à des compétences complémentaires très diverses.
Par Lydia MEDDAHI et Fayza ONNO
Etudiantes du Master MIR