C'est par l'expérience que se forge la connaissance. Nous avons eu la chance de visiter les installations du centre de Meuse/Haute-Marne de l'ANDRA (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs), appelé « Cigéo ».
Messieurs Aparicio et Farin, nos encadrants, nous ont emmené là où se joue l'avenir des déchets radioactifs du parc nucléaire français. C'est en effet dans cette région qu'est prévue l'implantation d'un site de stockage des déchets radioactifs de haute activité (HA) et de moyenne activité à vie longue (MA-VL). Un sujet complexe et oh combien sensible ! Le choix du site ne s'étant pas fait sans embûches…
Vue aérienne du laboratoire de l'ANDRA à Bure
Historiquement, le choix du site a nécessité de nombreuses études et analyses prospectives, menées par des experts divers (CEA, ASN). Les différents forages menés à cet effet, sans que les populations n'en soient informées, ont rencontré de nombreuses contestations de la part de ces dernières. A tel point que la loi d'exploitation du projet a été arrêté par un moratoire en 1980.
Un des principaux enseignements de cette aventure : la nécessité d'inclure la population dans le choix du site en en faisant un acteur à part entière. Afin de mieux intégrer cet aspect et permettre un réel échange entre les scientifiques et la société civile, une loi d'ouverture du sujet a été mis en place en 1991 ainsi qu'un comité local d'information et de surveillance (CLIS).
« Inclure la population dans le choix du site et en faire un acteur tout aussi important ». Telle avait été la mission pour laquelle nos accompagnateurs avaient été mandatés par les instances gouvernementales. C'est la situation qu'ils nous proposent de revivre et d'affronter lors d'une mise en situation.
La visite commence à l'observatoire pérenne de l'environnement (OPE). Ce laboratoire d'étude et de surveillance mis en place en 2007 est destiné à prévenir et suivre l'impact que le projet Cigéo aura sur l'environnement. C'est toutefois à l'Ecothèque, où nous sommes ensuite conduits, que les choses sérieuses commencent.
Une étudiante du MIR devant l'Ecothèque
On nous y présente la région, le projet Cigéo, ainsi que les différents acteurs concernés. Les enjeux commencent alors peu à peu à se dessiner. Mais rien de tel que le terrain pour les cerner totalement !
Après avoir suivi une formation de sécurité et revêtu nos équipements sous l'œil vigilant des agents de sécurité, nous avons entamé notre descente dans le laboratoire souterrain de l'ANDRA, situé à 500 mètres de profondeur.
Après cette visite, l'exercice de mise en situation a débuté. Nous avons moins d'une journée pour proposer un projet viable, qui doit permettre de déterminer la zone d'implantation du site tout en étant en accord avec les principes de la démocratie citoyenne. Nous travaillons sous pression, dans l'urgence, nos efforts sont intenses. Toutes les équipes parviennent malgré tout à présenter un projet dans la salle de conférence, présentations visuelles à l'appui.
Cette expérience, difficile et quelque peu stressante, nous a permis de nous confronter à une réalité de besoin, de moyens et de personnes dans un temps limité. Loin de rechercher l'excellence de résultat, cet exercice nous a permis d'appréhender de nouvelles perspectives et de nous familiariser avec la démocratie technique.
La mise en situation a bien fonctionné, le ressenti général restera un excellent apprentissage, bien que nous ayant parfois bousculé dans nos représentations.
Par Charlie BORIES
Etudiant du Master 1 MIR