Le phénomène des migrations, correspondant aux déplacements des êtres humains à la surface de notre planète Terre, constitue une habitude ancestrale de notre espèce. Il a existé en tout temps et en tous lieux. A ce sujet, la France elle-même a connu de nombreuses vagues migratoires qui lui valent encore aujourd'hui la réputation de fort pays d'immigration. Pour autant, elle mène depuis près de soixante ans une politique migratoire restrictive fondée sur le principe dit de maîtrise des flux. A cet effet, des efforts sont déployés afin de limiter l'immigration clandestine et, de fait, le droit d'asile français s'en retrouve considérablement affaibli. A ce contexte général s'ajoutent les conséquences de guerres, de l'extrême pauvreté et/ou des régimes totalitaires, qui se traduisent depuis les années 2010 par une arrivée en Europe et en France de nouvelles vagues migratoires. Cette actualité, relayée sous les termes de « crise migratoire » problématise la conditionnalité de l'accueil qui doit être fait. Aussi, partant du constat d'un système d'accueil défaillant et limité, nous avons choisi à travers ce mémoire de porter notre attention sur la question de la prise en charge des personnes migrantes en matière de gestion des risques. Plus précisément, ce travail d'enquête qualitative a pour vocation de mettre en lumière les divers processus d'invisibilisation des populations migrantes et des risques auxquels elles sont confrontées, ainsi que l'émergence de potentiels nouveaux risques.
Mots clés : migration – asile – accueil – invisibilisation