La notion de crise fait aujourd'hui partie de notre quotidien. Elle se caractérise par une perte d'équilibre, une perturbation profonde dans le fonctionnement habituel d'une organisation.
Chaque organisation définit la crise en fonction de ses intérêts, perceptions et sensibilités. Les entreprises peuvent être impactées par une crise suivant trois manières : lorsque celle-ci est d'origine interne, lorsque la crise est exogène mais impact l'entreprise et lorsque la crise n'a pas d'impact direct sur l'entreprise mais nécessite sa participation. Aujourd'hui, les entreprises françaises ont un rôle à jouer dans la gestion des crises. Elles doivent, à leur niveau, mettre en place tout ce qui leur est possible pour réduire les impacts sur l'homme, l'environnement, les biens et activités, la réputation et les responsabilités juridiques.
Cette volonté répond également à un changement des mœurs dans lequel il leur est demandé d'être responsable du point de vue de la société. L'Etat n'est plus omniscient dans ce système mais conserve le statut de coordinateur suprême en cas de crise majeure. Il devrait donc diffuser les bonnes pratiques aux entreprises qui représentent des parties prenantes utiles en cas de crise.
Or, la réalité est différente. Seules les grandes entreprises tissent des liens privilégiés avec les organismes d'Etat intervenant dans la gestion de crise. Aujourd'hui, si des efforts ont été réalisés au sein des services de l'Etat assurant une certaine interopérabilité, l'absence de cadre réglementaire rend difficile l'homogénéisation des organisations et des procédures public/privé.
Malgré un système de gestion de crise étatique performant, il subsiste des progrès à réaliser notamment pour aider les entreprises à connaître leur périmètre d'intervention. Pour répondre à ce besoin grandissant d'approche commune et globale de gestion de crise les normes devraient jouer dans le futur un rôle de plus en plus prégnant. Le développement d'une culture commune de gestion de crise passe par partage international des bonnes pratiques. Une simplification des principes de base de gestion de crise et une reconnaissance étatique du domaine pour les entreprises permettraient de faciliter le développement d'une culture solide au sein de ces dernières.