Le 1er janvier 1997, l'utilisation d'amiante est interdite en France. Mais cette dernière est encore aujourd'hui très présente dans divers équipements et matériaux.
Les problèmes que posent la permanence de ce toxique dans notre environnement relèvent autant d'enjeux de santé publique que d'enjeux de santé sécurité au travail. Ce double rattachement rend la gestion de cette « héritage toxique » complexe et cela notamment pour les autorités administratives chargées de l'encadrer et de le réglementer.
Les travailleurs du second oeuvre du BTP sont les professionnels les plus concernés par les maladies liées à une exposition à de l'amiante. Parmi les professions les plus exposées : les plombiers-tuyauteurs, les tôliers-chaudronniers, les électriciens, les maçons. D'après l'institut de veille sanitaire (INVS), il y aurait eu entre 61 300 et 118 400 décès imputables à une exposition professionnelle pour la période 1955 et 2009.
Malgré cela et les nombreuses évolutions réglementaires, les entreprises peinent à se former à ce risque. Les travailleurs ne sont pas toujours capables de reconnaître un matériau ou un équipement amianté. Celles qui sont formées, ne répondent pas toujours comme il se doit aux exigences réglementaires d'évaluation et de protection au risque. Certaines adoptent parfois même une attitude d'évitement vis à vis de ce dernier qui se manifeste par un déni et une banalisation de la dangerosité de ce cancérogène. Et cela pour des raisons variées : l'invisibilité de cette fibre qui rend ce risque imperceptible, la période de latence très longue d'apparition des maladies qui lui sont liées. Mais également sa nocivité à de faible et ou très faible dose. A ce propos, la problématique des faibles doses n'est pas caractéristique d'une exposition à de l'amiante. « Depuis plus de quarante ans, cette question s'est durablement installée dans le paysage des risques sanitaires et environnementaux (Boudia 2008).
Les donneurs d'oeuvre ne sont pas non plus toujours suffisamment sensibilisés et toujours au fait de leurs obligations réglementaires en matière d'évaluation du risque. Alors qu'ils en sont un maillon central.
Malgré les nombreuses évolutions réglementaires mises en place depuis son interdiction, la résolution de ce problème ne peut être envisagée qu'a très long terme.