Les mineurs pris en charge par la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) pour des faits de radicalisation violente et condamnés dans le cadre d'affaires d'association de malfaiteurs en vue de commettre un acte terroriste (AMT), posent d'importes difficultés au ministère de la Justice et à la PJJ. Ce mémoire de recherche étudie le ressenti des éducateurs ayant à exercer leurs activités auprès de ces mineurs, ainsi qu'à étudier comment ces adolescents au profil atypique sont pris en charge. Au regard des résultats de cette recherche, il apparaît que la prise en charge de ces mineurs est source d'importantes craintes chez certains éducateurs et équipes PJJ. Phénomènes de crainte auxquels s'ajoutent des effets de sidération et de fascination chez certains agents, entraînant une souffrance au travail et d'importantes difficultés pour l'encadrement et la direction PJJ. La réalisation de plusieurs entretiens semi-directifs avec des professionnels de la PJJ inscrit ce travail tant dans les sciences humaines et sociales que dans une optique de santé-sécurité au travail. Cette recherche permet également de montrer que la réaction du ministère de la Justice et la formation des agents a permis une véritable montée en compétences des éducateurs, devant actuellement faire face à de nouveaux défis et enjeux, en particulier celui des mineurs dits « de retour de zone », très jeune et revenant avec leurs parents des zones de combats irako-syriennes.
Mots clés : terrorisme – radicalisation – menace – justice – Protection judiciaire de la jeunesse – éducateur