Exerçant dans les métiers de la sécurité privée, j'ai été interpellé par la mise en lumière de la profession comme acteur de poids dans la lutte contre le terrorisme, au lendemain des attentats qui ont endeuillé la France. L'INHESJ dans son rapport sur « Le marché de la sécurité privée », identifie cinq facteurs qui légitiment le recours à la sécurité privée : la fin de la vision d'un super Etat, l'externalisation des activités de sécurité, la prise de conscience des enjeux de sécurité, la montée du sentiment d'insécurité et la crise économique.
L'enjeu pour la puissance publique semble être la volonté de se délester de certaines missions sur la sécurité privée. Et redéployer les effectifs vers des missions plus stratégiques. Pour les entreprises de sécurité privée, il s'agit de récupérer des parts de marché. Vu sous cet angle, on se dirigerait vers un partenariat gagnant-gagnant ; sauf que des interrogations demeurent : Les entreprises de sécurité privée sont-elles en capacité de déployer les moyens humains, techniques, et matériels pour intégrer ces nouvelles demandes ? Quelle est la nature et le périmètre réglementaire de ces nouvelles missions ? S'agit-il d'un modèle de réponse pérenne ?
Nous avons choisi d'aborder la question de la coproduction de sécurité sous l'angle social : comment la sécurité privée pense cette question aujourd'hui et tente d'y répondre.
Comme méthode de recherche, nous avons choisi l'enquête par questionnaire. Il s'agissait de diffuser un questionnaire par internet à un panel d'entreprise précédemment sélectionnées.
L'analyse des résultats obtenus nous a permis de faire les constatations suivantes :
En conclusion, si coproduire signifie produire ensemble, nous sommes plutôt dans une coopération de sécurité. Les entreprises de sécurité doivent opérer leur révolution structurelle et l'Etat doit définir un cadre légal clair qui permettrait d'avancer vers une réelle coproduction de sécurité. On pourrait alors parler de partenariat gagnant-gagnant.